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                           NICOLAS BERGASSE.                              359

les cœurs, le mouvemeni de la pensée dans l'esprit, le mou-
vement des mondes dans la création. Comme on le démon-
trait naguère de celte même place dans une curieuse et
savante étude qui est encore présente à vos souvenirs, le
magnétisme, les sciences occultes, les associations maço-
niques étaient alors au début de leur éphémère popula-
rité (1). Pour quelques flottantes lueurs entrevues' dans ces
plaines brumeuses qui forment la limite entre le monde réel
et le monde invisible, on avait cru à une aurore, el l'on s'était
mis en marche sans regarder derrière soi. Mesmer el
Caglioslro, un illuminé el un escamoteur, sont restés, on a
honted'en convenir, parmi les noms politiques du dix-hui"
tième siècle.
   Bergasse, qui avait respiré le mysticisme dans ce grand
foyer de Lyon dont la propagande atteignait alors jusqu'en
Allemagne et en Russie (2), prit avec l'ardeur de son âge la
défense du mesmérisme contre le rapport de l'Académie des
sciences qui venait de le condamner. Si son livre n'attira pas
tout d'abord sur lui l'estime des savants dont il cassait témé-
rairement les arrêts, il lui valut du moins les vives sympa-
thies de ceux donl il épousait la cause. En attendant les
triomphes de l'éloquence, le jeune avocat devint un des dieux
du baquet magnétique. Une société de l'Harmonie univer-
selle fut créée à Paris, dont Bergasse devint le membre le
plus influent (3).

   (1) Etude sur le surnaturel et le mysticisme, lue en séance publique de
l'Académie, en 1861, par M. Gilardin, président de l'Académie et premier
président de la cour impériale de Lyon.
    (2) Louis Blanc, Histoire de la Révolution, t, I. — Clavel, Histoire de la
Franc-Maçonnerie.
   (3) Le but de cette association, soumise comme toutes celles de ce
temps aux rites maçoniques, était de créer des hommes « assez spiritua-
lisés pour magnétiser par la grâce divine, par la force de la foi et de la vo-