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BIOGRAPHIE DE J.-M. SAINT-ÈVEi 325 « Laborieux, modeste, livré à des études conscien- « cieuses, écrivait M. Ch. d'Argé en 1856, Saint-Eve « n'était pas homme à sortir du cercle qu'il s'était tracé « et dans lequel il avait concentré sa vie d'artiste. Ainsi, « chargé par le gouvernement de la reproduction du ta- « bleau de Couture, « les Romains de la décadence,- » « après mûr examen, il refusa et demanda à revenir « à ses chères études de Raphaël qu'il avait l'intention « de compléter. « En 1833, il accepta du gouvernement la mission « de reproduire un tableau d'Andréa del Sarto « la « Charité » que possède le musée du Louvre. Son dessin « lui valut de grands éloges et laissait espérer une belle « gravure, à laquelle il travaillait avec ardeur, lorsqu'il* « fut atteint de la cruelle maladie à laquelle il devait « succomber. » Cette dernière planche, inachevée, a été confiée au savant burin de M. À. Salmon, ancien pensionnaire de l'Académie de France, à Rome, désigné par le gou- vernement pour la terminer d'après le dessin de Saint-Ève. Saint-Eve a gravé vingt planches d'un mérite re- connu : les principales sont les trois médaillonsde Raphaël, la Poésie, la Philosophie et la Justice. Cette dernière n'est pas complètement terminée. Il a laissé dix-huit dessins très-remarquables, son portrait, dessiné par lui-même, en 1849, et un grand nombre d'études et d'esquisses, recueillies avec soin et religieusement conservées par son oncle. On ne pouvait connaître Saint-Ève sans l'aimer et sans l'estimer. Cœur loyal, esprit grave et>méditatif, il était