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144                      ORIGINES DE LUGDUNUM.
le rattacher à YAbélios de Crète, au BefeVou Bélinus d'Aquilée et
des Bajocasses (1), cette similitude qu'on invoque peut être
fortuite. Le nom même d'Abellion ou Abélion, annoncerait plutôt
un Vertumne, une puissance céleste présidant aux vergers, à
la reproduction périodique des fruits de la terre (2). Lui attri-
buer l'ex-voto de Siannus serait donc téméraire.
   Un culte moins restreint, une origine mieux connue appellent
l'attention sur une autre divinité du peuple volce .• Samis ou
Bèlèsamis. Isolé de son composé, Samis est identique au Chems
ou Chemse des Arabes, au ©DE? [Schemesch) des Hébreux ; au
Semas des Rotennous supérieurs (3), au Samas [Sa-am-si] des
textes assyriens (4) , le soleil, Il est identique également à
l'Apollon ou Phébus de Delphes et de Délos. Bien que formés
de radicaux différents, ces noms de Samis, d'Apollon et de
Phebusont une signification pareille. L'analogie même, qui existe
 entre Phébus et Phèbé, se retrouve dans Bèlèsamis et Minerve-


anc. idiom. gaul., p. 24. Le plus explicite, représenté planche xiv, n° 4
de la Revue numismatique de 1850, montre Abeilio de face, imberbe, avec
des traits sévères, un front déjà marqué de rides et privé des attributs qui
constituent une divinité solaire. Sur le socle se lit cette inscription :
                                 ABELIONI
                                    DEO
                             FORTIS SVLICI F.
                              V . S . L . M .•

   (1) Anson., Profess., îv. — Herodian., In Maxim., lib. v m . — Gruter,
Corp. inscrip., p. 36, n o s t 2 et 15.
   (2) Cf. sansc. Apyâ, la terre émergée et féconde, symbolisée par l'Aphro-
dite védique. — Gr. àma-pi, terre des fruits, le Peloponèse ; demov, pomme,
poire, aëe'Wviov, cidre, vin— Cymr. Afallen-axx, Afall-sxc (lat. Avallon-ia), l'île,
des pommiers, devenue l'élysée ou bocage enchanté des romans d'Arthus;
aval, afall, pomme ; cym. de laChersonèse, apel; gaël. abhall.— Ail. apfel,
id., etc.
  (3) M. de Rougé, Liste des peuples vaincus par Tontmès M, n o s 49 et
50 (séance du 31 juin 1861, de VAcad. des inscriptions et belles-lettres.)
  (4) M. J. Menant, Les noms propres assyriens, p. 41.