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SUR RICHARD DE LAPRADE. 9 orphelin, avait à peine ébauché quelques études médicales : des difficultés de toute nature entravèrent ses débuts, sans ébranler son courage. N'est-ce pas au milieu des épreuves de l'adversité, que les caractères montrent ce qu'ils valent?... Adolescent encore et devenu chef de la famille, il comprit ses devoirs , en accepta les charges. Une petite pharmacie dont les produits constituèrent la principale, sinon l'unique ressource de sa mère et de tous les siens, fut élevée par lui à Montbrison. Cette situation précaire que, plus tard, il ne craignait pas de rappeler, ne l'humilia pas davantage que ces succès ultérieurs ne l'ont enorgueilli. Dominé par le besoin d'apprendre , il fut ensuite admis comme répétiteur au collège de Tournon, tenu par d'anciens prêtres de l'Oratoire; il donna des leçons pour s'instruire en instruisant les autres. C'est là que son goût, sa passion pour les classiques de l'antiquité se développèrent. Élève et précepteur tout à la fois, il ne quitta cette position que pour se rendre a l'Hôtel-Dieu de Lyon, et de la à Montpellier, la grande cité médicale. Le génie, la célébrité de Barthez, planaient sur l'école. Ses doctrines soutenues par des maîtres tels que Fouquet et Broussonnet, par des professeurs comme Baumes et Dumas, furent embrassées par le jeune Richard. Dirigé par leurs conseils , il ne songea pas a devenir le plus savant, mais comme le recommande Hippocrate, le mieux savant, non doclior sed meliori imbutus doctrine. "Une application assidue durant quatre années préparatoi- res, l'éleva au doctorat (1). S'éloignant de Montpellier, il était sonné des ouvrages qui ont clé publiés sur les eaux minérales en général, et sur celles de la France en particulier. (1J Sa thèse, présentée à la Faculté de Montpellier (an xn, 1804), riche d'eiudilion et de faits, est écrite en latin avec une correction et une facilité remarquables : elle est précédée d'une touchante dédicace à la mémoire de