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476 DE L EXCLUSIVISME EN ARCHÉOLOGIE. l'art en général, que l'erreur dogmatique en a elle-même pour la vérité religieuse. L'oblitération du sens artistique nous semble d'ailleurs assez générale et assez profonde pour qu'on essaye au moins de s'opposer à la diffusion des fausses doctrines qui ne peuvent que l'aggraver et la propager davantage. On ne peut se dissimuler, qu'en archéologie, les notions du vrai et du faux sont confondues : chacun a érigé son système et bâti sa théorie d'appréciation d'après ses goûts dominants et ses préférences particulières, sans réfléchir aux conséquences du parti pris qu'il adoptait. Le fétichisme dont le style ogival est en quelque sorte l'objet de la part d'une foule de gens, est dû, en grande partie, aux causes que nous venons d'énoncer, c'est-à -dire à l'absence de raisonnement dans les études archéologiques. C'est ainsi que l'on tombe, sans s'en douter, dans l'exagération, et que l'on condamne, par avance, et sans être en état de les discuter en connaissance de cause, les conceptions artistiques les plus dignes d'intérêt. Nous ne pouvons expliquer autrement cette opposition systématique et incessante qui cherche à entraver, par tous les moyens en son pouvoir, la divulgation de toute nouvelle expression de l'art religieux. Nous voyons réunis dans ce but, et d'un commun accord, les fervents adeptes du style ogival et ceux qui, moins exclusifs, pensent néanmoins qu'il est sage de s'en lenirstrictemcnt aux divers styles connus. Mais en dépit des efforts de l'opinion du statu quo en arts, telle est déjà l'influence des idées nouvelles d'émancipation, que des architectes d'un mérite incontestable el qui, jusqu'à présent, étaient restés fidèles à la copie du moyen âge, com- mencent à convenir, cependant, que l'art decetle époque a dit son dernier mot dans les constructions des XIIIe el XIVe siècles, et qu'en voulant le suivre dans ces mômes données il est impossible d'aller au-delà .