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474          DE L'EXCLUSIVISME EN ARCHÉOLOGIE.

ne ressemble pas exactement aux types encatalogués par
l'archéologie, c'est une contradiction qui se démontre d'elle-
même.
    L'art du moyen âge, on devrait le savoir, n'est qu'une
succession non interrompue de divers styles qui, bien que
basés sur le même thème, diffèrent pourtant les uns des au-
tres, d'une manière assez sensible.
    Le XVe siècle, par exemple, n'a-t-il pas une toute autre
physionomie que le XIIIe, et l'art du XIVe siècle peut-il être
confondu avec celui du XIIe ?
   Chacun de ces divers caractères d'architecture, en se pro-
duisant au grand jour, n'était-il pas alors une violation fla-
grante de l'archéologie et une protestation manifeste contre
celui auquel il succédait ?
   Que penser surtout du style romano-byzanlin, véritable,
amalgame de deux arts diflérenls, et que l'on accepte néan-
moins sans aucune difficulté et sans lui demander compte de
son origine?
   Et ne voyons-nous pas enfin les cinq ordres d'architecture
classique élevés au rang de style officiel, quand ils ne sont
cependant qu'un mélange hétérogène des stylesgrecet romain?
   Aucun style, comme on le voit, ne peut être pris pour
type invariable et unique, et ne renferme la perfection ab-
solue ; tous ne sont qu'un composé de formations successives
de diverses conceptions ; mais, ils resteront, pour la plupart,
le thème fondamental auquel le génie humain devra toujours
être libre d'emprunter quelques variations.
   Ah ! il faut en convenir, la raison pratique de nos bons
aïeux était bien supérieure à nos vaines susceptibilités artis-
tiques; eux, au moins, se laissaient guider par le droit bon
sens, et, fort heureusement pour nous, ils n'ont jamais fait
de l'archéologie ; ils l'ont môme si peu observée en tout et
partout, que, loin de se conformer, dans l'achèvement d'un