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DE L'EXCLUSIVISME EN ARCHÉOLOGIE. 473
artistique, noussentonsse presser en foule, sous notre plume,
les considérations les pluspéremptoires et les plus concluantes,
soit que nous invoquions le témoignage des siècles passés,
soit que nous suivions, attentivement, les développements
naturels de l'art à toutes les époques.
Eh! quoi, c'est au moment où l'on fait un usage immo-
déré du droit delibre examen, —où chacun se fait juge dans
la scienced'autrui, —que l'on viendrait condamner la pensée
créatrice à une désolante immobilité, et que l'on clouerait
au pilori de la copie cette noble faculté de conception, la
plus belle prérogative du génie de l'homme!
Ignore-t-on donc, d'ailleurs, comment se sont formés les
divers styles d'architecture que nous reproduisons de nos
jours? A-t-on oublié qu'ils ne sont que le résultat de ce tra-
•vail incessant de l'esprit humain, qui va toujours modifiant
ses œuvres, et que nulle volonté humaine n'a le pouvoir
d'arrêter ?
Où en serions-nous maintenant si le clergé, tout puissant
au XI0 siècle, eût pris la fantaisie de nous imposer à jamais,
au nom de l'archéologie, la lourde archileclure des basiliques
romanes et leur construction défectueuse ? N'est-ce pas le
cas de nous adresser aux admirateurs exclusifs du style ogival,
et de leur demander s'ils ne regretteraient pas aujourd'hui la
mise en vigueurd'un tel principe, Ã supposer, toutefois, qu'il
eût pu se perpétuer jusqu'à nous?
Et voilà cependant qu'eux-mêmes ne craignent pas de le
mettre en pratique, et de l'invoquer avec insistance contre
toute nouvelle manifestation de la pensée artistique dont le
signalement n'a pas été enregistré dans les manuels d'archi-
tecture religieuse. En vérité, c'est trop fort !
Nous ne voyons pas sur quelle autorité valable ils s'appuient
pour motiver, d'une manière quelque peu rationnelle, leur
système d'exclusion. Repousser un art nouveau parce qu'il