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472           DE L'EXCLUSIVJSME EN ARCHÉOLOGIE.

vénienl, appliquer aux nouvelles conceptions architecturales
les mômes préceptes qui régissent de droit les restaurations
monumentales, et que Son Eminence expose d'ailleurs, dans
sa même lettre, avec autant de justesse que d'à-propos. En
effet, si, dans les restaurations, il est indispensable de se
conformer au style général du monument, sous peine de le
rendre méconnaissable et d'effacer complètement la pensée
de l'auteur que l'on doit, au contraire , chercher à faire
revivre, on ne peut en agir de môme pour les œuvres de
création nouvelle.
    On conçoit tout l'inlérôl qui s'allache parfois, pour la
science et les arts, à la conservation de tel ou tel édifice
qui est une Å“uvre originale et l'expression artistique d'une
époque déterminée : mais il n'en est pas ainsi du pastiche
qui n'a aucune valeur, et nous ne voyons pas, vraiment,
 pourquoi il mériterait d'être encouragé et rendu, en quelque
sorte, obligatoire. L'artiste, au surplus, doit être libre dans
 ses inspirations s'il ne veut pas se voir inévitablement rivé à la
 chaîne du plagiat et réduit à la plus complète impuissance.
 Une telle condition serait l'arrêt de mort du génie créateur,
et Monseigneur, plus que personne, sans doute, le regrette-
 rail vivement.
    Ce serait d'ailleurs établir un principe sans précédents et
 dont l'histoire de l'art à travers les siècles ne nous offre pas
 d'exemple : ce serait méconnaître complètement cette loi
 naturelle et pour ainsi dire providentielle, d'après laquelle
 le génie créateur, dans tous les temps, a pu agir en toute
 liberté d'action, et donner le jour à celte myriade de styles
 d'architecture que nous recueillons aujourd'hui.
    Chaque époque a eu son art particulier, sa physionomie
 spéciale; pourquoi le XIXe siècle resterait-il une anormale
 exception?
    A l'appui de notre opinion en faveur de l'indépendance