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408 DE L'EXCLUSIVISME EN ARCHÉOLOGIE. qui étaient pour nous d'un tout autre intérêt au point de vue historique et artistique. Ce n'est pas tout : si nous voulons pousser plus loin nos observations, nous verrons combien surgissent nombreuses et embarrassantes les contradictions et les incompatibilités qui résultent de l'adoption forcée de tel ou tel style du moyen-âge, et l'impossibilité où l'on se trouve, parfois, de lui donner môme un semblant de raison d'êlre- Nous "pourrions rappeler, à ce sujet, telle église du XII e siècle, dans une chapelle de laquelle il s'agissait de peindre un vitrail représentant saint François Régis, et naturellement, comme l'exigeait l'archéologie, dans le costume traditionnel de l'époque du monument. Saint François Régis transporté au XII e siècle ! C'était bien là l'interversion la plus choquante de la vérité historique ! Aussi le peintre verrier, à qui le travail fut proposé refusa-l-ilde l'exécuter dans ces condi- tions, ne voulant pas accepter la responsabilité d'une telle œuvre, qui outrageait le simple bon sens et offensait l'ar- chéologie elle-même. Nous ne rappellerons que pour mémoire, cette idée d'un architecte bien connu dans le monde savant, de faire figurer au concours, et en style XIII e siècle, le monument commé- moratif du sublime dévouement de l'Archevêque de Paris, mortellement frappé sur les barricades, en 1848. L'ana- chronisme ne pouvait être ni mieux choisi ni plus complet! Nous nous arrêterons davantage aux . divers incidents auxquels ont donné lieu les restaurations importantes que l'on exécute à Ainay depuis déjà plusieurs années. Certes, dans la direction de ces travaux, il n'est pas possible de suspecter le savoir et le talent des hommes qui en sont-char- gés et croire, par conséquent, à des erreurs commises par ignorance ou par inattention ; nous devoos penser au con- traire, que tout a été mûrement examiné et ordonnancé en l mtc réflexion.