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i-44                     L'ARCHITECTURE

 aiguë est monumentale par excellence, qu'on la couvre d'ar-
 doises, de tuiles plates, vernies ou non, parce que tout édifice
 doit être couronné et qu'une toiture plate ne se voit pas.
    Les édifices d'Italie réussis ont ordinairement une corniche
 très-importante et au-dessus une altique ou balustrade à
 statues qui complèle'1'ensemble et accuse une terrasse.
    La toiture plate n'est qu'un ~abri, et les architectes du
 moyen-âge ont dû voir autre chose dans cette partie de la
 construction ; ils y ont trouvé la terminaison de l'édifice. Le
 temps leur a donné raison, car tous les monuments mo-
 dernes remarquables prennent justement une grande partie
 de leur caractère dans leurs toitures. Quant a l'ardoise, je
partagerais votre avis en trouvant qu'elle est un peu noire
pour les teintes chaudes des climats du midi, cependant c'est
la meilleure des couvertures au point de vue pratique; la tuile
 plate, qui la remplacerait mieux comme couleur, est bien
loin de l'égaler comme durée.
    Je vous prie, Monsieur, d'excuser toutes ces observations,
elles n'ont pour but que de défendre l'architecture en elle-
même, contre les influences, peu caractérisées, de la liturgie
qu'elle doit seulement respecter.
    La liturgie joue dans l'architecture religieuse un rôle si
connu, qn'il est bien difficile de s'y tromper : elle concerne
plutôt le mobilier que l'édifice. Croyez, Monsieur, que la soli-
dité, la proportion, le caractère religieux, en un mot l'art
architectural, sont bien plus difficiles à atteindre. Si on y a
réussi avant tout, il devient facile de contenter la liturgie.
    Loin de moi la pensée de dénigrer la liturgie de parti pris;
expliquée par vous, et de même que l'archéologie, elle rend
tous les jours de grands services. Elles ont toutes les deux
ramené l'art à l'étude et à" l'appréciation, à leur valeur, des
chefs-d'œuvre du moyen-âge, écartés de parti pris par une
école trop imbue de l'idée antique. Si elles nous ont valu de