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442                      L'ARCHITECTURE

    Voilà une disposition ancienne fort utile, conservons-la ;
 mais ne rétablissons pas le jubé, comme vous paraissez
 le conseiller.
    La chaire de Saint-Jean n'est pas réussie; mais, il y en
 a d'autres dans le même cas adossées à un pilier, qui
 répondent parfaitement à leur destination. Je crois que c'est
 la seule disposition commode et applicable au point de vue
 architectural. Car il faut deux escaliers si on la place entre
 les piliers et il y en a un de trop. Les chaires portatives ne
comportent pas d'abat-voix et ne peuvent pas servir dans
un grand vaisseau.
    J'ai eu l'honneur de vous présenter un motif architectural
qui avait conduit les architectes du XIII e siècle à construire
des chapelles et des bas côtés autour du chœur. Vous pen-
sez que ces chapelles nuisent à la vénération due à l'autel
principal, je ne suis pas de cet avis, car, les autels des cha-
pelles, pour être accessoires, n'en servent pas moins souvent
à la célébration des saints mystères et sont à la fois la répé-
tition et la couronne de l'autel majeur.
    J'aime à lire ces passages où vous dites si bien que le plus
noble emploi du talent doit être fait dans la maison de Dieu
et que l'art religieux est l'art par excellence. Eh! bien, Mon-
sieur, l'art religieux par excellence, c'est l'art du moyen-âge
en France et en Italie. Suivons-donc ces beaux modèles
et nous serons toujours liturgiques. Ces sanctuaires, où cha-
que chapelle est une époque, un souvenir, une légende, sont
bien précieux ; les architectes des époques dont je parle
l'avaient compris, et pour éviter les constructions pa-
rasites qu'ils voyaient ajouter aux anciens édifices qui n'en
comportaient pas, ils entourèrent l'église de chapelles, où les
bienfaiteurs et les familles illustres plaçaient leur tombeau
et édifiaient un autel à leur guise ; c'était la variété dans
l'unité.