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ANCIEN DAUPHINÉ. 433 Si on l'avait compris, on n'aurait pas retrouvé les débris d'inscriptions effacées il y a trois siècles, dans des fouilles pratiquées sous les débris des portes de la rive gauche. Il reste à expliquer où Durivail avait pris ce nom jusqu'à lui inconnu de Cularo. Sur ce point je donnerai mes conjec- tures. Des inscriptions avaient existé aux anciennes portes, no- tamment sur cellede Clialcmonl. Celle porte, avant de prendre le nom de porle de Vienne, avait été peut-ôlre celle de Romans. En 1788, Romans était encore pour Grenoble plus impor- tante que Vienne. C'est à Romans qu'ont eu lieu les assem- blées des Etals dont la Révolution a été la conséquence. Les anliquaires, à Grenoble, avaient gardé le souvenir des abréviations prises plus tard pour Cularo. De nos jours, pour plaire aux voyageurs que les locomo- tives, plus rapides que le vent, emportent sur leurs ailes, si l'on inscrit au sommet de poteaux élevés le nom des villages que l'œil a le temps d'entrevoir, c'est une invention récente. Les villes n'ont jamais mis leur nom sur les portes de leurs remparts. L'étranger arrivant à Athènes savait qu'il entrait dans la patrie des beaux-arts, il y arrivait par la porte du Pirée. On retrouverait le mot Cularo dans des fouilles pratiquées sous les vieilles portes de Grenoble, qu'il n'y aurait rien à en conclure. Y voir la preuve que tel fut son nom au temps jadis, sérail, lorsqu'on lit sur les murs de l'une des rues de Paris rue de Babxjlone, s'imaginer qu'on est sur les rives de l'Euphrate. Salvaing de Boissieu et plusieurs inscriptions retrouvées sur des pierres mêlées à d'anciennes constructions, ont dit d'ailleurs suffisamment le vieux nom de Grenoble : ville des Grains, GRANORCM POLIS. La fertilité de ses alentours, l'as- pect riant de ses coteaux semblent le confirmer. Ce vieux 28