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ANCIEN DAUPHINÉ. 423 La seule demeure bien fermée, un C pour claustrum et non pour Cularo. Au repos QUIETI et non par questeur. Au repos du souffle FLAMINIS et non du prêtre. Au repos du souffle de la jeunesse, juvenlutis, et non pas de la déesse de la jeunesse. Condianus n'est pas prêtre ou flamine de la déesse de la jeunesse. Cette divinité n'eut jamais des autels, aucun texte ne les indique. Champollion lui-même le reconnaît (p. 69), bien qu'il les lui donne (id.) La déesse de la jeunesse était la déesse Juventa, parfois appelée Juventas, et jamais Juventus. « Que la déesse de la jeunesse, Juventa, disait Ovide, toujours belle et pleine de santé, me serve le nectar et l'am- broisie, l'eau pure et le festin des dieux !... » « Vénus , disait Horace, toi qui règnes à Guide et à Paphos, laisse celte île de Chypre qui a pour toi tant d'at- traits ! prends Ion vol vers le palais, œdem, de la belle Glycère qui t'appelle ! que l'enfant qui brûle les cœurs soit avec toi ; que les Grâces sans voiles et les Nymphes accourent sur tes pas ; que Mercure te suive et surtout la déesse de la jeunesse, Juventas, qui seule peut inspirer l'amour... » (Od. i, 30). Nonobstant les voiles sous lesquels les deux poètes cachent leur pensée, on voit que s'ils chantent la jeunesse et la veulent de chair et d'os, leur langage cependant respecte les conve- nances. La jeunesse idéale, la déesse du printemps de la vie seule est sur leurs lèvres ; aussi l'appeilent-ils Juventa, Juventas et jamais Juventus. Au sarcophage de Condianus, les regrets de Valérie n'ont que faire de ces voiles plus ou moins transparents; c'est la jeunesse elle-même d'un époux adoré et moissonné à l'au- rore de la vie qui fait couler ses pleurs. Le jeune âge a vainement imploré merci. Ce corps plein de grâce, de fraî-