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414 ANCIEN DAUPHINÉ. rester et de se retrancher sur la rive droite de l'Isère pour défendre le reste des Gaules contre de nouvelles défections. D'autre part, Lépide n'avait pas encore jeté le masque. La jalousie pouvait accuser Plancusde trop de défiance, verebar, dit-il (eod) ne cui obstreclationem viderer et nimiumpertinaciter Lepido infensus, on allait pouvoir dire aussi que son apathie, le tenant loin du théâtre des événements, aurait favorisé la guerre civile, et meâ palienliâ eliam alere bellum. Cette dernière considération l'emporte, il marchera sur Fréjus. On lit avec intérêt dans ses lettres ses idées sur les chances de succès ou de revers. Si contre son attente Lépide reste fidèle , ils auront raison d'Antoine, Si, comme il le suppose, Lépide fait défection, le péril sera grand mais ne sera pas insurmontable. Plancus pourra toujours se retirer, cum sainte me recipere possem (eod), c'est-à -dire, battre en retraite et regagner les rives de l'Isère. Celte retraite sera favorisée par la Durance et les difficultés qu'elle présentera à l'ennemi. Adjunxi hœc in loco eligendo, {lumen opposilum ut haberem, in qua mora transitus esset (eod). Enfin, si Lépide et Antoine réunis doivent sur ses pas marcher avec une célérité telle qu'il ne puisse regagner l'Isère, il lui restera une ressource , il pourra se jeter dans les montagnes, pour passer en Italie, par Nyons et les Piles, à travers le pays des Voconces, sur la fidélité desquels il peut compter. Vocontii sub manu ul essent, pcr quorum loca mihi fideliter pateret iter. MARCHE DE i/lSÈRE AUX ENVIRONS DE BRIGNOLE5. Plancus marche en conséquence de nouveau vers Fréjus. Mais cette fois, il ne se borne pas à quelques étapes, il con-