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                   FUNÉRAILLES DE M. DUMAS.                     405

devons-nous oublier que ces amis, dont il était à la fois si fier
et si digne, se nommaient Ballanche, Beuchot, Jars, Dugas-
Montbel, Chateaubriand, Camille Jordan, Jules Servan de Sugny,
Richard de Laprade, brillante association de noms qui rappellent
le génie, le talent, tous les dons de l'esprit, toutes les qualités
du cœur ?
   La plus belle vie, comme le plus beau jour, se termine souvent
dans un orage, il y a moins d'une année, notre confrère fut cruel-
lement atteint dans ses affections les plus chères. Sa noble et
douce compagne, l'honneur de son foyer, celle que les lois de la
nature semblaient destiner à lui fermer les yeux, lui fut enlevée
par une de ces catastrophes qui gravent à jamais une date fatale
dans la mémoire des familles.
   Le vieillard, blessé au cœur, ne se releva pas. La mort venait
à lui: il l'attendit avec le calme d'une bonne conscience, avec la
fermeté du chrétien, donnant ainsi l'exemple du courage à sa fille
déjà si éprouvée par un premier malheur. Aucun nuage ne
vint obscurcir sa belle intelligence ; elle lui resta fidèle jusqu'à
l'heure suprême, dernier bienfait accordé à cette vie si utilement,
si honorablement remplie.
   Vénéré confrère, votre mémoire nous restera chère. Votre
souvenir ne peut s'éteindre au sein d'une Société où tout le rap-
pelle, où vous avez laissé des traces si profondes que le temps
ne saurait les effacer. Notre reconnaissance est une dette ;
nous la léguerons à ceux qui viendront après nous.
    Reposez en paix, cher confrère. Au nom de l'Académie,
adieu !




   Ce discours ne sera pas le seul hommage rendu, par
l'Académie, à une de ses illustrations. M. Gilardin, président
de la section des Lettres, prépare un éloge de M. Dumas
que la Revue sera heureuse de reproduire.
                                              A. V,