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402                FUNÉRAILLES DE M. DUMAS.

le dévouement sans bornes qu'il déploya, pendant quarante ans,
pour ses intérêts et pour sa gloire.
   Qu'il soit donc permis à laCompagnie reconnaissante de retra-
cer, en face de ce cercueil, les traits principaux d'une vie dont la
meilleure part lui fut consacrée.
   Nommé, en 1802, à vingt-cinq"ans, secrétaire de l'Académie
pour la classe des lettres, M. Dumas était, en '1825, élu secrétaire
perpétuel, à l'unanimité des suffrages. Si la Compagnie ne pou-
vait faire un plus grand honneur à un de ses membres, elle ne
pouvait non plus faire un meilleur choix. Doué d'une vive intel-
ligence, le secrétaire perpétuel ne devait pas rester au dessous de
sa nouvelle et difficile tâche. Il est des hommes, toujours égaux à
leur fortune,dont les facultés semblent grandir avec leur position.
M. Dumas était de ce nombre. Les sciences s'aperçurent bientôt
qu'elles avaient trouvé, elles aussi, un digne interprète dans
l'ancien secrétaire de la classe des lettres ; elles reconnurent
bientôt ce que te langage scientifique peut emprunter d'attrait à
la forme littéraire.
   De 1802 à 1840, l'histoire de la vie de M. Dumas semble se
confondre avec celle de l'Académie. Durant cette longue suite
d'années, qui virent tant et de si grands événements s'accomplir,
la Compagnie, comme premier corps savant de la seconde ville de
France, eut souvent à faire enten'dre sa voix dans les graves
questions qui s'agitaient autour d'elle. Si elle ne faillit jamais à
sa mission d'indépendance, elle trouva toujours dans son secré-
taire perpétuel un zélé auxiliaire des mesures,parfois énergiques,
qu'elle crut devoir adopter pour la défense des intérêts qu'elle
représentait. Plusieurs fois même, M. Dumas eut l'honneur de
l'initiative. C'est ainsi que, sur sa proposition, le 23 janvier
1827, la Compagnie votait une adresse au roi Charles X, pour le
supplier de faire retirer le projet de loi hostile à la presse, qui
venait d'être soumis à la chambre des députés. La loi fut retirée.
   Deux ans après, à la suite des fatales ordonnances de 1830,
laCompagnie, qui s'était montrée si jalouse des libertés publi-
ques, s'honorait encore, en invoquant l'indulgence de la cour
îles pairs en faveur d'un illustre accusé qui lui appartenait, et