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NOTICE SUR M. D'AIGUEPERSE. 387 venirs classiques n'étaient pas la pour l'inspirer. Avec son esprit sagace toutefois, il sut promptement de'mêler ce qu'il y avait, chez la nation anglaise, de grand et de solide, au milieu de l'insupportable orgueil, des ridicules prétentions qui la distinguent, et consigna ses impressions dans un article remarquable que publia le Courrier de Lyon, Dans tous ses voyages, dans ceux mêmes qui n'avaient pour but que l'agrément ou le bien de sa santé, il savait, par l'étude et l'observation, s'emparer du pays qu'il visitait. Quelques jours lui suffisaient pour se mettre au courant de son histoire, de ses antiquités, des hommes illustres qu'il avait produit, et lier des rapports avec les lettrés. Pendant un séjour de trois mois qu'il fit à Pau, de 1852 a 1853, pour se rétablir d'une maladie, il mit à profit ce talent et cette activité, et fit de sérieuses et intéressantes recherches sur le Béarn. A ce propos, on lira sûrement avec plaisir -un fragment d'une lettre qu'il écrivait de là , à l'un de ses amis. Pau, le 6 janvier 1853. « , Puisque les détails que je vous ai donnés sur le château d'Henri IV vous ont paru dignes dé- figurer dans vos archives, j'en ajouterai encore quelques uns. Le fameux berceau, composé d'une énorme écaille de tortue, a été sauvé de ia destruction, en 1793, par l'ingé- nieuse fraude d'un garde du château et de M. de Beauregard qui, possesseur d'un cabinet d'histoire naturelle, livra a la destruction une écaille à peu près semblable. Cette circons- tance a fait naître quelques soupçons sur l'identité du ber- ceau qu'on montre aujourd'hui. Mais cette identité est prou- vée par les restes d'une ancienne inscription placée dans l'intérieur de la coquille, et qu'on ne peut pas avoir imitée. Au reste, je compte faire une seconde visite au château, accom- pagné du commandant colonel H...., avec lequel j'ai fait