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                  NOTICE SUR M. D'AIGDEPERSE.                 383

  il l'avait formée lui-même successivement et lentement selon
  l'occasion et suivant son goût spécial. Les. classiques latins
  en composaient la majeure partie. Il n'y admettait que des
  exemplaires en parfait état, et aimait la variété des éditions.
      La langue du grand peuple avait pour lui un attrait par-
  ticulier. L'habitude de converser avec les écrivains qui la
  parlèrent l'avaient rendue si familière à son intelligence qu'il
  n'y trouvait presque pas de difficultés qui l'arrêtassent.
  Aussi, dans la lecture des auteurs classiques, n'avait-il
 jamais recours aux traductions qu'il n'aimait pas ; pour les
 passages les plus obscurs, il se servait simplement des notes
 de quelque bon commentateur.
     Quoique tous les anciens occupassent une place honorable
 dans sa bibliothèque et dans ses études, il avait néanmoins
 une prédilection marquée pour César, Cicéron, parmi les
 prosateurs, pour Horace, parmi les poètes; venaient ensuite
 Virgile, Pline-le-Jeune et Tacite. Il savait de mémoire des
 fragments considérables de ces auteurs.
     Pendant longtemps M. d'Aigueperse étudia sans la moindre
 ambition de faire paraître. Il lisait, déchiffrait, par l'effet
 d'une curiosité toute personnelle ; écrivant seulement pour
fixer ses idées ou ses observations. Ce ne fut qu'en 1844,
à l'âge de plus de cinquante ans, qu'il se décida à parler
au public en faisant imprimer ses Recherches sur l'empla-
cement de Luna et sur les deux voies romaines traversant
la partie nord du département du Rhône. Depuis trois siècles
les savants débitaient des erreurs sur ce sujet, il avait à
cœur de les redresser. Son bon sens, éclairé par une con-
naissance parfaite des lieux, lui disait que, pour arriver à
trouver Luna, il fallait la chercher sur la route de Lugdu-
num a Malisco. Son bon sens encore lui disait qu'il n'y avait
que deux documents capables de guider vers une solution
raisonnable ; la Table de Pcutinger et l'Itinéraire d'Anto-