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362 SOUVENIRS.
Voici les pièces officielles relatives à cet événement qui
existent encore à la mairie de Bourgoin :
« 8 juillet 1790. —Devant les officiers municipaux assem-
blés à l'Hôtel—de-Yille, M. Alexandre Boy, officier de la
garde nationale, en exercice ce jour-là , rapporte qu'ayant
arrêté, conjointement avec deux cavaliers de la maréchaussée,
devant le corps-de-garde, un étranger sous le nom deTrouard,
citoyen actif, ci-devant maire-royal de Ponl-Ã -Mousson,
chevalier de l'ordre de Saint-Michel, dans un cabriolet venant
de Lyon et allant en Savoie, on lui a demandé ses passe-
ports; il en a présenté deux, l'un donné par la municipalité
de Ponl-à -Mousson, l'autre donné par le maire de Lyon ;
s'étant fait représenter son portefeuille, on y a trouvé une
lettre de Fandemool, qui critiquait la nouvelle constitution
et l'Assemblée, plus un carré de papier où sont inscrits les
noms du roi, de la reine, de Monsieur, du comte d'Artois
et autres princes, en douze lignes sous-lignées; au-dessus de
chaque nom sont des lettres ou des figures... pour servir de
désignation. A la vue de cette pièce, le sieur Trouard a
témoigné de la résistance, ce qui a porté l'officier du poste
à faire de plus amples recherches. On a trouvé dans sa culotte,
où il les avait glissés, divers papiers dont on s'est emparé,
et que M. Boy remet aux officiers municipaux.
« Outre les deux pièces ci-dessus, ces papiers sont :
1° Une feuille en tête duquel est inscrit le nom du déparle-
ment de la Moselle et de Mclz. — Il y est fait mention de
combien d'hommes est composée la garde nationale, par qui
elle est commandée, la composition des officiers et le lieu où
les munitions sont prises. Puis il y est parlé de la municipalité
et de tout ce qui a trait au militaire et au politique, eu égard
aux circonstances actuelles. — Il y est ensuite question de
Lunéville avec des notes analogues; de môme pour Béfort
et pour l'Alsace;