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310                    COMPTE-RENDU.

honorabilité, ce droit du savoir et de la probité, sans les-
quels l'exercice de l'architecture n'offrirait d'autre inté-
rêt que celui d'une vulgaire spéculation. L'architecte ne
serait plus alurs cet homme dont parle Vitruve, familier
avec les lettres, les arts du dessin, les sciences exactes,
l'histoire; cet homme à qui le même écrivain, poussant-
l'exigeance à un degré que comporte difficilement la
multiplicité et la complexité des connaissances à notre
époque, recommande de ne point être étranger à la mu-
sique, à la médecine, à la jurisprudence, à l'astronomie,
et enfin, de se livrer avec attention à l'étude de la philo-
sophie : Ut diligenter philosophos audiverit,           car ,
ajoute-t-il, « la philosophie en élevant l'âme de l'archi-
« tecte lui ôtera toute arrogance ; elle le rendra traitable,
« juste, fidèle et désintéressé. »
   Ce sont ces traditions, ces salutaires exigences que
votre Société, Messieurs, est appelée à maintenir dans
leur intégrité. Aussi, sans vouloir rien, dire ici qui soit
empreint du caractère trop exclusif dô" l'esprit de corps,
rien qui puisse atténuer le mérite de ceux de nos
confrères qui sont ou se tiennent en dehors de notre
Société, il me sera permis de faire remarquer que, de
plus en plus, l'on tient à honneur d'en faire partie, que
de plus en plus on recherche dans vos suffrages cette
attestation, ce diplôme que l'État n'impose pas, mais
que l'on demande à l'opinion de ses pairs.
   Néanmoins, Messieurs, vous n'avez pas cru que les
services que vous rendez comme Société par votre exis-
tence même fussent suffisants : vous avez voulu faire
tourner ces réunions au progrès de tout ce qui se rat-
tache à l'art que nous professons.