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 290                  DE LA LITURGIE CATHOLIQUE.

 récent et pour lesquelles aucune place n'a été ménagée. (1) A
 Saint-Jean, comme dans toutes les églises du diocèse de Lyon
 et des diocèses environnants attachés aux mêmes rites et qui
 n'ont pas été construites dans les temps modernes, ou par
 des ordres religieux, il serait impossible d'installer un grand
 orgue sans encourir le reproche de vandalisme, sans mutiler
 le monument, sans rompre son harmonie intérieure par
 l'établissement d'une tribune et de son escalier. La règle
 exclusive des orgues est ainsi confirmée par l'édifice lui-
 même. (2) Quant à l'orgue de chœur de la Primatiale il a
 changé trois fois de place; on le mit d'abord en avant de
l'autel où il était gênant pour le clergé comme pour les
fidèles, à cause de ses dimensions, trop fortes pour l'usage
auquel il élait destiné; puis il usurpa la place de l'archevêque
au fond de l'abside; actuellement il bouche une des arcades de
la chapelle de la Sainte-Vierge, et le style aigu de sa boiserie
se heurte aux ogives modérées du bas et aux pleins cintres
de la galerie supérieure.
   Dans les églises où il n'y a pas encore de grand orgue, il
est inutile de s'imposer de lourdes dépenses et de gâter l'ar-
chitecture pour en avoir un ; car, en le maintenant dans des
limites raisonnables il aura peu d'occasions de se faire enten-
dre. Son but est évidemment de rehausser la pompe el l'éclat

   (1) Dans certains pays, en Italie par exemple, on se sert, pour accom-
pagner , d'orgues portatifs, quelquefois il y a des orgues placés sur les cô-
tés de la nef aux tribunes et planant aussi sur le chœur.
   (2) A Saint-Jean « lorsqu'on ôla le jeu d'orgues de l'abside, où il offus-
quait tous les regasds, (dit M. l'abbé Cattct) quelqu'un demandait : où le
placerons-nous ? Un célèbre architecte qui était présent nous a assuré qu'il
avait répondu : il n'y a pas de place, parce que le monument tout entier
dépose contre cet instrument à Lyon. 11 ajouta avec beaucoup d'à-propos,
et sans doute il ne parlait pas des chanoines :
  Quia si M tacucrint, lapides clamabunt. Si-Luc, C. 19, v. 40.. »
  Lettre à l'abbé Rony par M. Cattct. Lyon 1843, page 304.