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282 PATOIS DU LYONNAIS. Espagnol : abocar; italien : abbocare. Ce mot , dont le radical paraît être bouche , bucca était employé en ancien français. Le roy tout esperdu sur son arçon s'abouche. GÉRARD DE ROUSSIM,ON. LeDict.hkt. de la lang. franc, en cite plusieurs exem- ples tirés de l'Astrée.—V. aussi Roquefort, v°. abucher. On disait, en anc. franc, et en roman, dans le môme sens, adenter et mettre adent, pour, renverser, coucher sur les dents; et cette expression , qui a une grande analogie avec aboucher, s'est conservée dans plusieurs patois V. Raynouard, v°. adens. Ducange, v°. inden- tare, et le Vocab. du Haut-Maine. Aboucher n'est plus usité aujourd'hui en français que dans le sens de, faire trouver plusieurs personnes dans un même lieu. Cependant leDict, de l'Acad. 1835,con- serve encore l'expression suivante : deux tubes abouchés l'un à l'autre; pour, appliqués l'un à l'autre. A la môme famille paraît appartenir : ABOZO. F. Abouser ; L. V. a. renverser, abattre; et v. int. tomber, se coucher sur la face. i'abozio sus lo coup et me cruro pano. (Je tombai sur le coup et je me crus perdu). ROQUILLE. Ballon d'essai, p. 7. Lo pou qu'o l'ayebu juint a quela chalou Lo forei A'abozo par ronfo comm'in lou. (Le peu qu'il avait bu joint à cette chaleur— Le força de se coucher pour ronfler comme un ljup). Id. Id. p. 17. Le Glossaire de Ducange , v°. abosatio et aboso, dit qu'abouser est employé par les paysans de la Dombes pour abattre , renverser. Il cite des lettres remiss, de 1441, où on lit : Lesquels gens de guerre avoient abousé ou rompu et comblé ung puis.