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                        PATOIS DU LYONNAIS.                              279

   5° Je n'ai jamais voulu donner une étymologie proprement
dite. C'est une entreprise toujours dangereuse, et une pré-
tention déplacée dans un Glossaire de dialecte provincial.
Mais j'ai indiqué parfois la parenté latine, même la parenté
grecque, celtique ou germanique, quand elle m'a paru bien
établie.
   La lettre t désigne les mots cités d'après des textes lyon-
nais, la lettre F les mots cités d'après des textes forésiens.
                                  A,
ABADÂ, adj. F. Libertin, qui n'a aucune règle, écervelé.
             Car j'ai fat pis qu'un abada.
                          Jac. CHAPELON. Contrition d'un fendant, p. 269.
 ABADA (a   1'), a la bada. Librement, sans règle, à l'abandon.
          Et queloz agnimaux sont toujours a la bada.
                                       ROQCILLI. La Ménagerie, p . 12.
  — Patois Dauphinois.
   Abada lo tropè : Donner la clé des champs aux troupeaux.
                 CHAMPOLUON-FICEAC. Recherch. sur tes patois, p. 165.
        Quand lui commandari d'abada notre boi.
      - U s'en va plu joyou qu'un uzel qui s'abade.
        Si jamais je te trovo endormia à Vabada.
           Pastor. de JAMN. Acte III, se. 1. ActeV, se. 3. Acte I, se. 1.
 — Patois Bressan.
                A Noyé san marçando
                E fau s'abado.
       (A Noël sans marchander — Il faut s'élancer librement).
                                          Noëts Bressans, p. 11.
        Abada est un composé du roman badar, ouvrir; et
    par extension, lâcher, mettre en liberté ; être oisif ;
    bâiller. (Raynouard).
       Le catalan badar et l'italien badare ont encore ces
    différents sens. Italien , slare abada, lanterner, at-
    tendre , ne rien faire.
       La préposition à a d'abord été construite avec badar
    et bada, puis a été incorporée dans le mot lui-même