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276 TOMBEAUX ANTIQUES.
En prenant pour la douzième indiction celle qui a com-
mencé a courir du 24 septembre 549, le neuvième
post-consulat de Basile répond à l'an 550 de l'ère chré-
tienne. Mais comme il est certain que Celsus n'a pas
été patrice avant 561, et que cependant on lit au 7° disti-
que de la pièce de vers ci-dessus rapportée que sa mère
l'a vu patrice :
ET CELSVM MERVIT CERNEKE PATRICIVJI
ce qui serait impossible si elle était morte en 550 , il
faut admettre que la date inscrite sur le marbre n'est pas
complète ; la fracture qui a emporté le mot non avant placeat
à la première ligne, le mot cujus avant deposilio à la seconde,
a fait aussi disparaître a la troisième ligne un nombre avant
le mot novies. Decies ne présentant pas un laps de temps
suffisant, le nombre absent ne peut être que vicies. Le 29e
post-consulat de Basile reporte la mort de Silvia a 570,
l'année même où, suivant la Chronique de Marius, son fils
mourut (1).
Grégoire de Tours parle en plusieurs endroits du patrice
Celsus (2). « Le roi Contran ayant obtenu, comme ses frères,
« sa portion du royaume, destitua Agrecula le patrice, et
« donna sa dignité a Celsus. C'était un homme de haute
« taille, aux larges épaules, aux bras vigoureux, fier dans
« son langage, prompt a la réplique, habile dans la connais-
« sance du droit. Par la suite, son avidité pour s'enrichir
« fut telle qu'il enlevait souvent les biens des églises pour
« ajouter à ses possessions. Un jour, entendant lire à l'église
« une leçon d'Isaïe où ce prophète s'exprimait ainsi : Mal-
« heur à ceux qui ajoutent maison à maison et joignent
(1) D'après la Chronique de Marius, Celsus mourut sous le ive consulat
de Justin-le-Jeune, indiction me, ce qui revient à l'an du Christ 570.
(2) Hist. Franc., 1. iv, 24, 30 et 42.