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TOMBEAUX ANTIQUES. 267 Maurice, nous lui connaissions déjà une autre femme. La comparaison des épitaphes des deux femmes qu'il a mises en terre, est assez curieuse ; elle va nous faire connaître son histoire et nous initier aux secrets de ses deux ménages. Il est aisé de discerner, tout d'abord, laquelle des deux épouses a été la mieux aimée et la plus méritante. Tandis que sur l'épitaphe de YAmantia, on s'étonne de ne ren- contrer aucune expression affectueuse , pas même une des épithètes ordinaires de carissimae ou de pienlissimae, telle- ment banales, que leur absence constitue presque une res- triction, 'Tertinius se plaît à rendre hommage aux belles qualités de son autre compagne. Commia Severina,' c'était son nom, était chaste, était bonne, était remplie de préve- nances pour son mari : Obsequenlissimae ac pudicissimae feminae. Le choix des termes de ces éloges forme, avec le sobriquet de l'autre femme, un contraste singulier, une an- tithèse intentionnelle , a ce qu'il semble. Le mot Amantia , synonyme lrivial à 'amor, porte avec lui je ne sais quelle suspecte odeur de galanterie qui insinue à la pensée le soupçon que celle à qui l'on avait donné ce surnom de mau- vais genre ne fut peut-être rj&s une seconde Pénélope ni une autre Lucrèce. Aussi lorsque la Parque cruelle vint a toucher le fil de ses jours, son mari eut le bon esprit de n'en pas mourir de chagrin. Il préféra se remarier avec une autre meilleure, épouse accomplie, modèle de pudeur et de la plus aimable bonté qui, sans doute, le rendit aussi heu- reux, qu'il l'avait été peu, puisque ayant eu le malheur de la perdre, il veut lorsqu'il mourra lui-même n'avoir pas d'autre tombeau que le sien. COMINIAE SEVERIMAE 0 B S E QVE NTI S S 1MAEAC PVD1 CISSIMAE FEMINA E L . TERT1M VS SEXTVS MARITVSETS1B1VIVS ET SVB ASC DEDIC