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TOMBEAUX ANTIQUES. 259 « l'épitaphe de saint Mamert ; c'est la place où son epitaphe « et son tombeau ont été retrouvés ces jours derniers.' Moins de cent ans après, la soustraction des reliques de saint Mamert était un fait accompli. « Il n'en est plus ques- « tion déjà dans la bulle du pape Innocent IV, qui commit, « en 1251, deux cardinaux de l'Eglise romaine pour assister « et présider à l'élévation des corps de plusieurs saints « évêques et abbés que l'église du monastère de Saint-Pierre « s'honorait de posséder. Il y est fait mention des saints « évêques Naamat, Pautagathe, Georges, Eutberius; de « saint Léonien, de saint Marculphe et de quelques autres « saints inconnus ou oubliés dans les fastes de l'église de « Vienne ; mais le nom de saint Mamert n'y est pas même « prononcé. « Du rapprochement de tous les faits, de toutes les cir- « constances qui précèdent, continue M. de Terrebasse, en « terminant son travail, il résulte, ce nous semble, que le « sarcophage découvert dans le chœur de l'église de Saint- « Pierre, à droite de l'autel, au-dessous d'une epitaphe « indicative, ne peut être que celui où avaient été déposés, « au Xe siècle, les restes de saint Mamert conservés dans « cette église depuis le jour de son inhumation. Il n'y a « pas lieu de soupçonner qu'un autre mort, ou même un « autre évêque, ait usurpé cette place, que toutes les tra- « ditions lui attribuent. Le corps saint a été, dans l'inter- « valle du XIe au XIIIe siècle, l'objet d'un de ces pieux « larcins dont l'histoire ecclésiastique révèle de si fréquents « exemples. On s'y serait même pris à deux fois avant de « réunir la tête et le corps. Enfin, le vol était si bien con- « sommé en 1251, queles religieux de Saint-Pierre, renonçant « a toutes prétentions.sur les reliquas de saint Mamert, « n'eurent plus a s'inquiéter d'un tombeau vide. Sa mémoire « s'en était effacée a un tel point, que Chorier, en 1658, le