page suivante »
TOMBEAUX ANTIQUES. 2S1 piteaux cachés dans l'épaisseur des murs auront été démas- qués , que ses fresques , que ses incrustations cérami- ques se seront dépouillées du badigeon qui le recouvre, un des plus beaux spécimens d'architecture romane, dont la construction peut remonter a neuf cents ans, aura complété sa rénovation. A l'intérieur de l'église, à un demi-mètre sous le dallage, le sol ancien a été retrouvé avec les bases des piliers qui séparaient autrefois de même qu'aujourd'hui la grande nef des nefs latérales. Mais celles-ci n'offraient certainement pas dans le principe la choquante disproportion de hauteur et de resserrement dont nos regards s'étonnent. Elles n'avaient sans doute que la moitié environ de la hauteur actuelle et étaient surmontées d'une galerie, division que semble indiquer une retraite profonde des murs latéraux, un peu au- dessous des fenêtres dont ils sont percés. Chorier faisant la description de l'église de Saint-Pierre, « dit.que ses murailles sont faites en arcs appuyés d'un dou- c hle rang de colonnes. Et en ceci » ajoute t-il, « elle abeau- e « coup de rapport à la symétrie observée dans la structure « des anciens temples » (1). Les murs latéraux de l'église de Saint-Pierre sont en effet décorés a l'intérieur d'une série continue d'arcs en application, mais ces arcs s'appuient sur de larges trumeaux en maçonnerie lisse et non sur des co- lonnes. On se demande si Chorier, quelquefois sujet à des distractions étranges, n'aurait vu par hasard que dans son imagination ce qu'il raconte, ou bien ce que ces colonnes peuvent être devenues. Au siècle dernier, lorsque les chanoines de Saint-Chef-et de Saint-André-le-Bas furent réunis au Chapitre de Saint- (1) tes recherches du sieur Chorier sur les antiquités de la ville de Vienne, L. ni, chap. xvn.