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246 BIBLIOGRAPHIE. beau, maire de l'une des communes de la Dombes ; cette lettre adressée à M. Smith, est placée,comme pièce justificative, à la suite de l'ouvrage dont je viens de vous rendre compte. On y trouve l'exposition saisissante de la situation physique, morale et agri- cole des pays d'étangs. Sur une population de 455 habitants, M. Guillcbeau comp- tait en 185!) 268 fiévreux, les décès, de 1850 à 1859, dépassaient les naissances de 10 à 11 pour 0/o ; la durée moyenne de la vie des habitants n'est que de 24 à 25 ans ; six familles seulement remontent plus haut que 1830; les mariages sont peu féconds ; il n'y a pas de familles nombreuses ; la population, divisée par famille, ne donne pas, en moyenne, deux enfants ou ascendants par ménage ; sur 100 mariages, 26 sont contractés en deuxièmes et jusqu'aux cinquièmes et sixièmes noces : il en résulte la plus grande confusion dans les intérêts successifs des enfants de lits différent, des ventes fréquentes de mobilier, la misère, la négligence de l'éducation des enfants des précédents mariages, leur placement dès l'âge de 8 ans, leur ignorance absolue, etc. Une fille-mère n'est pas déshonorée ; si elle est servante, elle ne perd pas sa place; elle se marie aussi facilement que celle restée vertueuse. Quant aux intérêts agricoles, il serait trop long d'énumérer les mauvaises chances des étangs ; à la vérité, ils enrichissent par leur évolagc, récolte obtenue sans travail et sans frais ; mais 15,000 hectares d'étangs imposent leurs inconvénients à 100,000 hec- tares de terrains. Les pâturages y sont mauvais, le bétail chétif, le revenu médiocre en veaux et en lait L'infériorité du sol pro- vient du manque d'engrais et du produit non interrompu des jachères ; l'étang absorbe les meilleurs fonds et les prises d'eau ; il empêche l'établissement de bonnes prairies , et, par suite , la production des engrais. Le dessèchement n'a plus d'adversaires apparents, on discute sur les moyens, l'intervention gouvernementale dominera seule l'inintelligence des intérêts privés. La Statistique prouve, par des faits irrécusables, que la mor- talité est vraiment effrayante dans les parties inondées de la