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244 BIBLIOGRAPHIE.
Si les mariages sont plus nombreux dans la Dombes, cela tient :
1° à l'immigration continue d'une population adulte; 2° à la
dissolution plus fréquente des unions dont le survivant est
encore jeune ; souvent à la nécessité de remplacer le père ou la
mère. En Dombes, plus du quart des mariages sont contractés
par des veufs ou veuves jusqu'aux cinquièmes et sixièmes noces ;
en France, il n'y a que 1/8 des veufs et l / l o des veuves qui
convolent à de nouvelles unions.
Les cinq mille immigrants arrivant en Dombes à l'âge où l'on
contracte mariage, représentent une population de tout âge,
triple, double au moins, c'est-à -dire douze ou quinze mille âmes
qui, avec la population primitive, feraient environ de 30 Ã 3b
mille âmes ; sur cette base, la proportion des mariages en Dombes
serait bien inférieure à celle qui existe dans tous les autres pays
de la France.
M. Smith reconnaît lui-même que les mariages sont moins
féconds en Dombes ; si les naissances y sont plus nombreuses par
rapport à la population, c'est par suite du plus grand nombre de
mariages résultant de l'immigration et de la dissolution plus
fréquente des unions par la mort de l'un des époux ; mais, ni les
mariages, ni les naissances ne sont la conséquence physique
directe de l'insalubrité activant la cause finale de la reproduction.
M. Smith a démontré jusqu'à l'évidence que la durée moyenne
de la vie, dans la Dombes, n'est que de 20 ans 1 l mois 11 jours
pour les habitants originaires ; de 41 ans 4 mois 23 jours pour
les éinigrants, et de 23 ans 8 mois 22 jours pour les deux caté-
gories réunies. Les calculs de 31. Smith sont basés sur la seule
méthode infaillible, qui consiste à diviser, par le nombre des
morts, la somme des années vécues par tous les décédés. La
méthode adoptée par le bureau des longitudes donne des résul-
tats inexacts. Elle accrédite l'erreur que la durée moyenne de la
vie, en France, s'est accrue de 7 ou 9 ans depuis 30 ans, tandis
qu'en réalité elle n'est que de 31 ans environ, comme l'avait
calculée BufTon il y a un siècle.
M. Smith fait suivre son ctuilft^tatistique sur la Dombes des
notes de M. Clément Désormcs sur les méthodes mathématiques