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226 PATOIS DU LYONNAIS. certainement rien de tragique. Roquille a conduit sa muse plus souvent au cabaret que sur l'ïïélicon, mais il a fait la de telles trouvailles que ceux même dont il caricaturait les traits pardonnaient a sa verve et a sa bonne humeur. Enfin il existe en dialecte du Forez des chansons éparses et quelques morceaux de prose oubliés dans les colonnes des journaux de la localité. Au moment de publier ces recherches, que je dédie a mon pays natal et où je m'efforce de croire qu'il peut y avoir quel- que utilité pour mes concitoyens, je voulais demander grâce pour toutes les erreurs que contient infailliblement un travail de cette nature. Mais j'ai vu que tous ceux qui avant moi se sont jetés au travers de ces landes de la lexicologie ont cru nécessaire de fléchir la sévérité du lecteur en avouant leur impuissance à faire une œuvre irréprochable. L'éloquent auteur de la Préface du Dictionnaire de l'Académie fran- çaise (1) répète, après Johnson, qu'il est impossible qu'un ouvrage semblable ne renferme pas « quelques fautes graves « et quelques choquantes méprises dont il serait aisé de « rire. » Ducange lui-même, en tête de son Glossarium mediœ et infimœ latinilalis, a son crralorum confessio, et il en dit ingénument toutes les causes (2). Il m'a semblé qu'il y aurait encore de la vanité a placer ma petite modestie à côté de celle de ces savants et glorieux travailleurs. Je prie seulement ceux qui jetteront les yeux sur cet essai, de me tenir compte de l'amour de mon pays qui me l'a fait entre- prendre et des loisirs que j'y ai consacrés. ONOFRIO. Le commencement du Glossaire à la prochaine livraison. (1) Edition de 1835. p. xxxn. (2) Veniam facile mihi a benigno leclore impelrandam pcrsuadeo, cum scriptis ipse mois tantum abcs! ul indulgeam, quin me primuin illorum ae forle sevoriorcm cœteris censorcm exhibeam. — Préface, § L\XV.