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< 224 PATOIS DU I/ÃONNÀIS. ' que nous pourrons le faire. Les chansons de Revérony, composées a la fin du siècle dernier, méritent une mention spéciale. L'une d'elles qui célèbre l'ascension en ballon de Pilastre et de Montgolfler a Lyon, en 1784, se chantait en- core dans nos rues il y a quelques années. Enfin une suite d'observations intéressantes sur le même dialecte se rencontre : 1° dans l'ouvrage d'Etienne Molard qui a eu pour dernier titre Le mauvais langage corrigé, 2° dans les Mélanges et les Nouveaux mélanges biographi- ques et littéraires de M. Breghot du Lut. Le Beaujolais n'a laissé que des fragments. Le Forez, au contraire, a de notables richesses. Dans les premières années du XVIIe siècle, l'auteur delà Gazzelle françoise, Marcellin Allard, forésien, écrivait dans le dialecte de son pays une sorte de parodie des pastorales que l'imitation du Paslor fido et de YJminla avait mises fort a la mode en France. C'est le Ballet en langage forésien de trois bergers et bergères se gaussant des amoureux qui nom- ment leurs maistresses, leur doux souvenir, leur belle pensée, leur lis, leur rose, etc. La Gazzelle françoise, bien qu'écrite en français, contient aussi bon nombre de dictons et pro- verbess patois. La fin du XVI0 siècle et le XVIIe ont donné a Saint- Etienne trois poètes dans la même famille, l'aïeul, le père et le fils : Jacques, Antoine et Jean Chapelon, Ce sont les plus connus parmi les écrivains de nos dialectes. Ils ont été étu- diés et cités déjà bien souvent ; ils reviendront presqu'à chaque mot dans le Glossaire. L'un d'eux, Antoine, était un vrai poète : à la beauté de la forme du vers et à la justesse de l'expression il joint une vigueur de coloris qui lui gagne- rait l'enthousiasme de l'école réaliste la plus hardie. Les noëls de l'abbé Thiollière appartiennent au XVIIIe siè- cle et a Saint-Élienne.