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218                        PATOIS DU LYONNAIS.

    Cette parenté ne peut devenir manifeste que par la com-
 paraison du vocabulaire, par celle surtout du système gram-
 matical. Notre glossaire donnera en partie ces preuves : nous
 essaierons de les compléter par des indications sur les formes
 grammaticales de nos patois.
   Deux remarques, l'une relative aux mots, l'autre h la
 grammaire, suffiront ici a expliquer notre pensée.
   Nos patois donnent a leurs mots les terminaisons sonores
 des dialectes du midi. C'est en a et en o que leurs noms et
leurs verbes se terminent ; ils évitent la terminaison en e
muet caractéristique des dialectes du nord de la France.
   En second lieu, la conjugaison y est toute provençale. Elle
a, comme dans tous les dialectes de la langue d'oc, les dési-
nences de la conjugaison italienne, formée directement sur
la latine, et bien plus rapprochée que la française de leur
source commune.
   Nous ne pouvons, pour ces raisons, adopter l'opinion d'un
savant linguiste de nos jours qui a classé nos dialectes dans
les variétés de l'idiome bourguignon. C'est à la langue d'oil
qu'appartient ce dernier idiome. Gustave Fallot (1) et
M. Leroux de Lincy (2) ont établi cette proposition d'une
manière incontestable. OrM. Mignard a constaté lui-même (3)
dans le patois lyonnais et dans ses adhérents la trace pro-
fonde de l'influence méridionale. La différence des formes
générales des mots et de la conjugaison de nos dialectes,
comparées à celles des dialectes bourguignons proprement
dits, n'a point échappé a son observation, mais il ne leur a
pas attribué une importance décisive. A nos yeux elles éloi-

   (1) Recherches sur les formes grammaticales de la langue française et de
ses dialectes au XIII? siècle, par Gustave Fallot. 1839, p. H , 19, etc.
   (2) Les quatre livres des Rcis, traduits en français du XII e siècle, publiés
par M. Le Roux de Lincy. Introduction, p. ux et suiv.
   (3) Histoire de l'idiome bourguignon, p. 212.