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188 ÉLOGE DE C. BONNEFOND. Sa douleur ne lui fit point oublier les intérêts de l'école objet de sa vive sollicitude. Désirant donner à ce bel éta- blissement un successeur capable de guider les élèves dans la route tracée par Vibert, il sollicita de l'autorité la for- mation d'une commission pour examiner les titres des can- didats a ce poste honorable. La commission présenta M. Danguin, deuxième grand prix de Rome et ancien élève de Vibert ; l'Administration, en l'acceptant, réalisa le vœu de l'honorable professeur défunt (1). Les soins de cette nomination furent le dernier acte de la vie de Bonneiond. Il touchait lui-même au moment où il allait rejoindre Vibert. Mais autant la maladie de celui-ci fut longue, autant celle qui emporta Bonnefond fut prompte. Le 25 juin , il fut atteint d'un léger malaise ; le jour sui- vant , se sentant indisposé de nouveau , le docteur fut appelé et put constater les signes avant-coureurs d'une congestion sanguine. Les remèdes amenèrent du calme et même le sommeil, mais rien ne put arrêter l'épanchement du sang. Dans la nuit, l'agitation recommença, et le malade perdit connaissance. Enfin, le 27 juin, à deux heures du matin, il expira dans les bras de son épouse, qui avait lutté contre le mal avec toute l'énergie du désespoir... Cette triste nouvelle fut foudroyante pour tous... le samedi a 5 heures du soir il avait quitté le Palais-des-Arts, et le mardi matin il n'était plus.... La mort de Bonnefond était un coup terrible pour l'école des Beaux-Arts, pour ses amis, pour la ville qui perdait en même temps un fonctionnaire zélé, intelli- gent et qui avait fait ses preuves, un professeur habile et un directeur expérimenté. On ne remplace pas facilement un homme aussi bien organisé que l'était Bonnefond, qui avait (1) Vibert nous disait souvent -. « Si je venais à mourir, M. Danguin serait très-capable de continuer mon enseignement. »