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180 ÉLOGE DE C. BONNEFOND. 1831 (1), il vint prendre les rênes'de cet établissement en qualité de directeur et de professeur. Il apportait alors plu- sieurs ouvrages parmi lesquels on distinguait son beau tableau de YEau sainte et celui du Lépreux de la cité d'Aosle. Instruit par sa propre expérience, Bonnefond savait com- bien le mode d'enseignement usité alors a l'école de Lyon, pour l'étude de la figure, était peu en harmonie avec celui des grands artistes de la capitale. Réveil, son maître etle nôtre, s'en était plaint souvent dcvaat nous; mais, entravé par les règlements, n'étant pas lui-même directeur de l'école et ne pouvant obtenir pour ses élèves les moyens d'instruction nécessaires, quoiqu'il les réclamât en vain, il avait fini par en prendre son parti et se soumettre a la position qu'on lui avait faite. Révoil, fondateur de notre école (2), aussi distingué par l'élévation des sentiments que par son remarquable talent, était un grand dessinateur. Élève du célèbre David, et insistant par- ticulièrement sur cette base fondamentale de l'art, il avait suppléé par son zèle et son talent au peu de moyens qu'on laissait a sa disposition, et avait su former nombre de des- sinateurs remarquables, et cette pléiade d'artistes distin- gués dont plusieurs sont devenus d'habiles professeurs dans l'établissement où ils ont été élevés. Bonnefond, plus jeune et plus entreprenant, résolut de renverser les obstacles qui avaient entravé son maître, tout en comprenant parfaitement qu'une réforme aussi impor- tante et aussi radicale ne pouvait être l'affaire d'un jour. Jusque-là , on avait regardé l'école de Lyon comme un établissement complet dans lequel on enseignait toutes les branches de l'art. Bonnefond ne tarda pas a y découvrir une lacune, et obtint de M. le docteur Prunelle, alors maire (1) Sa nomination date du 4 avril 1831. (2) Piévoil fut nommé à la formation de l'école en 1807.