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158 LE PUY-EN-VELAY. ville du passé, unie à la ville du présent. Ici, rues étroites, tor- tueuses, rapides, comme dans l'Alger indigène, où l'homme a peine à se régir sur ses jambes, et qui semblent faites pour la circulation des bêtes de somme et des chaises à porteurs, vieilles mœurs traditionnelles, vieux usages, vieux respects, vieilles choses, vieilles et noires maisons, vieux pavé, madones, communautés, recueillement et silence, esprit religieux, calme, cœurs sereins, placidité dans les visages, bienveillance patriar- cale dans les relations. —C'est tout un tabernacle d'harmonies touchantes, c'est toute une arche des vertus de la charité, de la famille et de la foi. Que des hommes réputés mauvais viennent dans ce milieu, et, malgré eux > ils y fouilleront dans tous les sanctuaires intimes de leur âme, et y trouveront, j'en suis sûr, un sentiment favorable à Dieu.—Mais certains puissants de la terre, qui n'ont ni entrailles, ni tabernacles intérieurs, ne trou- veront rien , parce qu'ils n'ont rien que le génie du mal. Quel émouvant contraste que celui qui différencie les deux zones citadines du Puy-en-Velay ! Par un incroyable réseau de ruelles coupées presque à pic, l'on arrive à la basilique cathédrale de Notre-Dame, édifice unique dans son genre, type de l'art romano-byzantin avancé, de l'école italique, couronné de sa coupole angélique et dominé par un pittoresque clocher, au palais episcopal, enfin au rocher de Corneille, du haut duquel les regards planent sur la cité sainte du Velay, sur sa campagne si vivement accidentée, sur les impo- santes ruines du château de Polignac, sur un des horizons les plus austères et les plus volcaniques de la France provinciale. L'altitude du rocher de Corneille est de 132 mètres au-dessus de l'aire de la place du Martoret, et de 737 mètres au-dessus du niveau de la Méditerranée. Le piédestal de la statue s'élève de 7 mètres au-dessus du rocher, et la vierge, de 16 mètres au- dessus du piédestal. Au point de son plus large développement, elle mesure 17 mètres de circonférence. Le groupe entier pèse 100,000 kilog. La mère du Christ, œuvre de Bonnassieux, en bronze florentin, portant le divin enfant sur le bras droit, re- garde la place du Sreuil, c'est-à -dire le midi. Bonnassieux, dans