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LE PUY-EN-VELÀY. Nous avons parlé ailleurs de la frappante similitude morale et matérielle existant entre Sion-en-Valais et le Puy-en-Velay : nous n'y reviendrons pas. Le Puy doit surtout à sa position géographique, à son éloigne- ment des principaux courants d'idées et des grands centres de population, à l'escarpement des routes qui aboutissent à ses murs et rendent leur accessibilité difficile, le rare privilège d'a- voir conservé presque vierge sa physionomie propre, dans la forme et dans l'esprit — C'est, en fait de chefs-lieux de dépar- lement , la cité française la plus originale , la plus significative, la plus pittoresque, la plus curieuse, assurément.—Par instinct, j'adore ces villes représentant encore l'image affaiblie de l'an- cienne France : le cœur y tient plus de place dans les actes, dans la vie, au foyer domestique,que dans les lieux incessamment ba- layés par tous les vents des opinions nouvelles. —C'est ce que j'avais trouvé à Sion, c'est ce que j'ai rencontre au Puy. Une idée que j'admets difficilement et qui néanmoins a pré- valu dans le fait accompli, cette logique du jour, c'est celle d'a- voir choisi le rocher de Corneille pour ériger la statue de Notre- Dame-de-France. Pourquoi ne s'être pas borné à y mettre Notre- Dame-du-Puy, dont la statue colossale eût attiré autant de visi- teurs et de pèlerins ? Notre-Dame-dè-Franee devait avoir pour siège, ou Bourges, si l'on voulait la poser au centre géogra- phique de l'Empire, ou Paris (le mont Valérien, Montmartre), si l'on préférait le centre politique du pays , ou Lyon, si l'on se préoccupait plus particulièrement du centre religieux , ou la montagne de Notre-Dame-de-1 a-Garde, à Marseille , si l'on pré- férait planter sa bannière sur un point culminant, au-dessus du plus grandiose horizon, et élever, sur la frontière, comme une sainte et vigilante sentinelle , la vierge de la patrie. - • Ces ré- • flexions faites, parlons du Puy. Cette cité offre la juxta-position immédiate de deux villes ah-