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154                 INSCRIPTION EALBIGNY.


  Voici les autres objections de M. Allmer :
   Pourquoi a-t-on refusé à Albin ses titres légitimes d'imperator
et de cœsar et son prénom decimus'! pourquoi l'inscription
d'Albigny laisse-t-elle ignorer quel personnage, quel peuple
avait, en le faisant, témoigné de son dévoûment au parti
 d'Albin?
   Comment Sévère aurait-il laissé subsister un monument à la
glorification de son ennemi et personnellement injurieux pour
lui-même ? M. Allmer a le tort de vouloir rigoureusement appli-
quer à toutes les inscriptions quelques règles épigraphiques,
sans tenir compte des circonstances et des époques. Avec ce
système, on pourrait regarder comme fausses un grand nombre
d'inscriptions,à commencer par la célèbre inscription gravée sur
la table de Claude, dont la forme des lettres ne représente pas
certainement le type des caractères de son époque.
   Le monument d'Albigny a été érigé au milieu d'une lutte san-
glante et lorsque les légions d'Albin venaient de lui décerner
le titre d'auguste ; est-il donc bien étonnant que les Lyonnais,
qui érigèrent ce monument, n'aient qualifié Albin que de ce titre ?
Les médailles gallo-romaines qui consacrent à Jupiter la victoire
d'Albin ne lui en donnent pas d'autre. L'inscription d'Albigny
n'est pas un acte officiel qui aurait dû retracer tous les titres
d'Albin comme ils le sont sur une médaille qui lui fut décernée
par le sénat et le peuple romain après sa victoire ; cette inscrip-
tion est un acte spontané de la population gallo-romaine du
Lyonnais qui n'avait pas étudié les formules de M. Allmer et ne
tenait qu'à constater deux faits : le titre d'auguste décerné à
Albin et sa victoire sur les troupes de Sévère.
   Il y a bien une médaille dédiée au génie de Lyon et à Albin,
qui mentionne tous les titres de celui-ci ; elle fut sans doute
frappée après que le sénat eut reconnu officiellement Albin.
   L'épithète de vengeur de la liberté des Lyonnais donnée à
Albin suffit pour indiquer que ce furent les Lyonnais qui éle-
vèrent le monument. Il eût été parfaitement inutile de dire :
« Les Lyonnais à Albin, vengeur de la liberté des Lyonnais. »