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DE LA LITURGIE CATHOLIQUE. 141 mode et l'influence de la littérature sont pour beaucoup. Il y a cent ans, on fulminait contre la barbarie et la grossièreté du moyen âge; de nos jours on l'a exalté comme ayant seul compris la véritable beauté dans les édifices sacrés el l'on a été bien près de traiter de crétins Michel Ange et Bramante. La vérité est au-dessus de ces exagérations. De même que les monuments de l'antiquité, de même que ceux des artistes italiens du XVIe siècle, les monuments de l'art ogival ont leur mérite, mérite transcendant, si l'on veut, au point do vue ecclésiastique ; mais il ne faut pas abuser des formules admi- ratives à leur égard. Faisons une juste part de louanges à foutes les belles choses et laissons-les à leur place. Le dôme de Cologne serait absurde à Rome el y ferait tache, tout comme les ordres classiques de l'architecture qui supposent un beau ciel, de beaux matériaux et une décoration harmo- nieuse seraient déplacés dans le Nord. Laflècheest nécessaire à Strasbourg ; à Lyon et dans toutes les régions méridionales, dont les lignes sont doucement accidentées, riches de lumière et de couleur, la flèche, comme toutes les formes aiguës,n'est plus qu'une aiguille barbare , qu'un tour de force sans but, qu'une protestation contre l'ordre et les proportions. Je suis ému en pénétrant sous la nef sombre etélevéedela cathédrale de Bourges, je reconnais là une conception pleine de poésie et de grandeur, une beauté réelle parce qu'elle est où elle doit être, et j'éprouve un égal sentiment d'admiration el un recueillement tout aussi pieux dans notre église des Char- treux, type du XVIIIe siècle. Ces deux temples sont dans leurs vraies conditions. L'un dominant de sa masse impo- sante et triste les tristes plaines du Berry, et ressemblant au milieu des tons lourds et gris du paysage à une production toute naturelle du sol; l'autre, d'un mode moins lugubre, se mariant aux douces ondulations des collines, aux reflets dorés des bords de la Saône, aux lignes toutes italiennes des terrasses el des villas qui l'environnent.