Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                    ANIMISME ET VITALISME.                127

 ne pas heurter les croyances reçues de son temps sur
 l'immortalité de l'âme, et que les difficultés de l'interpré-
 tation ont porté surtout sur la valeur du mot Entelechie.
 M. Boyer,professeur a la Faculté de médecine de Montpellier,
 qui s'occupe en ce moment d'un travail sur Arioste, partage
 l'opinion de Barthez et pense que la distinction de l'âme et
 du principe vital chez ce philosophe n'est pas seulement une
 distinction logique comme le prétend M. Bouillier, mais hien
 une distinction métaphysique.
    N'ayant aucun moyen d'éclaircir cette controverse, je
 passe a saint Thomas d'Aquin qui aurait adopté les idées
 d'Aristote. Or, que dit saint Thomas : IVecesse est dicere
 quod intellectus , qui est inteleclualis operalionis princi-
panis, sit humani corporis forma ; et ailleurs : omnia est
forma corporis vivenlis inpotentia. Ayant la vie en puissance,
 c'est-k-dire la puissance de vivre, c'est-k-dire organisé pour
vivre; ce qui peut être traduit ainsi: doué d'un principe
 de vie. Si donc l'âme est la forme du corps, c'est la présence
 de l'âme qui fait l'homme complet et sans elle l'homme
n'existe plus. Je ne dirai rien de cette succession d'âmes
nutritive, sensitive, intellectuelle, que suppose saint Thomas,
j'admets que sa proposition peut-être interprêtée en diffé-
rentes manières.
    Le père Ventura, prédicateur célèbre, homme d'imagina-
tion plutôt que de jugement, s'est appuyé de l'autorité de
saint Thomas pour accuser l'École de Montpellier d'hétéro-
doxie, et cite h ce sujet une décision du concile de Vienne,
en 1312, et du dernier concile de Latran. Ces conciles ont
décidé que l'âme raisonnable est essentiellement la forme du
corps humain. A quelle occasion le concile de Vienne rendit-
il cette décision ? Il s'agissait du mystère de l'Incarnation ;
un moine appelé Pierre d'Olive, fut condamné pour avoir
avancé une proposition dans laquelle il semblait dire que