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                    ANIMISME ET VITALISME.                  123

Ne semble-t-il pas qu'elle aurait dû depuis longtemps amasser
en grand nombre des preuves décisives pour mettre dans
tout son jour cette glorieuse filiation et justifier contre tous
l'inscription célèbre : Hippocrates olim Cous nunc Monspe-
lienses. Cependant, si on parcourt les ouvrages des princi-
paux défenseurs de l'hippocratisme de Montpellier, on n'y
trouve que des phrases isolées qui ne prouvent rien, tirées
de traductions plus ou moins inexactes et non du texte lui-
même ; ou bien le témoignage de quelques historiens de la
médecine qui ne peuvent être crus sur parole. Avec plusieurs
de ses interprètes, j'incline fort à penser qu'Hippocrate a
été tout simplement animiste. Mais, sans prétendre trancher
la question, je me borne a dire qu'avant de croire qu'il ait
été vitaliste dans un sens aussi abstrait et aussi subtil que
Barthez ou M. Lordat, il faut en donner des preuves moins
contestables. D'ailleurs ne condamne-t-elle pas elle-même
cette prétendue fidélité hippocratique, quand elle se vante
comme elle fait d'avoir perfectionné Hippocrate ? N'est-ce
pas avouer qu'elle ne l'a pas fidèlement suivi? De la des
reproches sévères, et, à ce qu'il me semble, en partie mé-
rités d'ignorance ou d'infidélité hippocratiques de la part de
ses adversaires. Enfin, quoi qu'il en soit de la vraie doc-
trine hippocratique, nous sommes de l'avis de Platon : il ne
suffit pas qu'Hippocrate l'ait dit, il faut encore examiner si
Hippocrate l'a dit avec raison. »
   Nous verrons d'abord si Hippocrate l'a dit et s'il l'a dit
avec raison ; c'est aussi la règle que nous appliquerons a
tous les auteurs cités en faveur de l'animisme.
   Sans doute, les médecins de Montpellier ont la juste pré-
tention d'avoir conservé fidèlement les dogmes hippocrati-
ques ; mais ce n'est ni pour proclamer leur glorieuse filia-
tion, ni par une attestation vaine qu'ils ont fait placer sur
le frontispice de leur école cette inscription que l'on semble