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122 ANIMISME ET Y1TAL1SME. formé, puisqu'il est reconnu qu'ils renouvellent plusieurs fois dans notre existence et que la force qui les retient en- semble sous des formes invariables est précisément la cause que nous cherchons. Cette cause inconnue, nous la dési- gnons sous le nom de principe vital, comme nous désignons sous celui de gravitation la cause inconnue du mouvement des astres. Nous connaissons parfaitement, au contraire, la cause à laquelle se rapporte le principe dans lequel se produisent les phénomènes physiologiques. » L'opinion de M. Cousin est encore plus explicite : « Ma conviction est que sous ces organes divers il y a une force qui les fait agir et concourir à la vie ; une force qui, lorsque l'exercice des fonctions a été troublé intervient par des commotions externes ou des affections internes, rétablit plus ou moins l'harmonie des fonctions entre elles, ou même le jeu de chaque fonction ; une force qui a été reconnue de tout temps, bien qu"obscurément et sous des dénominations plus ou moins précises, âme appêritive pour Platon, âme sensitive pour Aristote, âme conservatrice ou medicatrice pour certains physiologistes plus modernes; une force enfin qu'on ne peut nier sans tomber dans ce grossier matéria- lisme qui ne voit dans le corps que des organes, ou sans se perdre dans le spiritualisme subtil et chimérique qui confond le principe vital avec le principe même de la vie spirituelle. » J'ajoute que M. Cousin m'a dit formellement à moi-même qu'il admettait la dualité professée par l'École de Montpellier. Voyons, en suivant le même ordre que M. Bouillier, quelle est la valeur des autorités citées par lui en faveur de l'ani- misme. « Le premier nom que nous rencontrons est celui d'Hippo- crate, dit M. Bouillier ; l'École de Montpellier se place, on le sait, d'une manière toute spéciale, sous son patronage, et prétend tenir directement de lui son dogme fondamental.