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80                               LETTHES.
  Au milieu de cette mêlée, M. Alain M'arct a bien voulu venir à notre aide.
Nous le remercions de tout notre cœur de son appui décisif.

                                   Perreux, 16 décembre 1860.
        Monsieur,
   Permettez-moi de vous féliciter de l'interprétation toute nou-
velle que, dans le dernier numéro de là Revue, vous donnez à
la fable de Lafontaine intitulée La Cigale et la Fourmi.
   On avait cru jusqu'à présent que Lafontaine avait voulu repré-
senter la fourmi comme une excellente ménagère, comme un
modèle d'ordre et d'économie dont on ne saurait trop imiter
l'exemple, et la cigale comme une paresseuse insouciante et fri-
vole dont la misère ne devait inspirer aucune pitié.
   Mais voilà que vous prouvez que Lafontaine a voulu critiquer
dans la fourmi l'avarice sordide, égoïste, impitoyable, qui ne
songe qu'à entasser des richesses, et louer dans la cigale le poète
insoucieux du lendemain, qui sacrifie son temps et ses veilles à
l'agrément du public.
   Oui, dans la cigale on reconnaît bien le bon homme qui man-
geait son bien avec son revenu pour laisser à la postérité un chef-
d'œuvre immortel, et qui n'éprouva que des refus de la part des
financiers de son temps, lorsque pour lui la bise fut venue.
   En découvrant le véritable sens de la moralité cachée sous
cette fable, vous avez réhabilité notre bon Lafontaine, qu'une
fausse interprétation de son œuvre devait faire paraître bien dur
pour les malheureux; vous avez consolé, encouragé tous ces
nobles cœurs de poètes, d'artistes, d'hommes de lettres qui né-
gligent leurs intérêts pour nous procurer des jouissances intel-
lectuelles que ne sauraient nous donner la prime et le report.
   Veuillez, Monsieur, agréer l'assurance de ma considération la
plus distinguée,                               Alarn MARET.

   Dans sa séance du 6 décembre la Société académique d'architecture de
Lyon a procédé au renouvellement de son bureau.
   M. Chenavard absent ayant autorisé un membre à déclarer en son nom
qu'il déclinait toute candidature à la présidence, la Société, sur la proposi-
tion immédiate de plusieurs de ses membres a décidé à l'unanimité que
M. Chenavard prendrait le titre de président d'honneur à vie de la Société.
   Ont été ensuite nommés pour l'exercice 1861-1862 :
   Président M. Savoye , — Vice-Président M. Louvier, architecte du dé-
partement, — Secrétaire M. Echernier, — Secrétaire-Adjoint M. Jaur-
noud, —Trésorier M. Bourchani, — Archiviste M. Charnal.
    — La Société protectrice des animaux offre une mcdailie d'or de la va-
leur de 200 francs à l'auteur de l'ouvrage le plus propre à disposer les en-
fants aux bons traitements envers les animaux. Ecrire au docteur Fraisse,
à Lyon, avant le 1 e r octobre 1861, terme de rigueur.           A. V.

                        Aimé V I N G T R I M E R , directeur-gérant.