page suivante »
70 PAGUS DE CONDATE. qu'il les eût connues, n'aurait-il pas plutôt adopté la forme ha- bituelle de la lettre A pour donner plus d'apparence d'aulhencité à l'inscription ? M. Allmer est certainement très-compétent dans la question, et cent fois plus savant que moi en matière epigraphique, mais étant juge dans ce débat, il aurait dû émettre seulement un doute sur l'authenticité de l'inscription ; pour s'inscrire en faux contre cette inscription, il faut donner des preuves certaines, irréfuta- bles à l'appui de son opinion et M. Allmer ne pourra pas les donner. Peut-être M. Allmer a-t-il subi l'influence de l'opinion de M. Léon Renier qui jouit, ajuste titre, d'une très-grande autorité en matière epigraphique ? Qu'on me pardonne si j'insiste aussi vivement sur l'authenticité de cette inscription que je regarde comme un monument des plus précieux et des plus importants pour l'histoire de Lyon. Si le jugement porté en dernier ressort sur cette inscription par le Comité archéologique lyonnais m'est contraire, j'aurai en- core pour moi l'opinion du célèbre Lyonnais de Boze et celles des hommes savants qui composaient l'Académie des inscriptions et belles lettres, au commencement du dix-huitième siècle. Je pourrais encore invoquer le nom d'un des membres les plus savants de votre Académie de Lyon, il a bien voulu approuver mes conclusions. Une plume plus habile et plus exercée que la mienne aurait fait comprendre toute l'importance du monument d'Albigny ; elle nous aurait montré les Lyonnais, le peuple romain, le sénat, unis dans une même pensée d'hostilité contre Sévère, de dévouement pour Albin, se livrant à des transports prématurés d'enthousias- me après une victoire qui devait être suivie d'une défaite, puis tombant tout ensanglantés sous les griffes du tigre africain !... Veuillez, Monsieur, agréer l'assurance de ma considération la plus distinguée. ALAIN MARET.