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                        PAGUS DE CONDATE.                          09

dissertation pour soutenir l'authenticité de celte inscription ; or,
voici ce que je lis dans un des derniers numéros de la Revue et
dans le compte rendu des travaux du comité d'Histoire et d'Ar-
chéologie.
   Séance du 3 août 1860. « M. Allmer s'inscrit en faux con-
tre l'inscription d'Albigny, et saisit cette occasion d'insister sur
les caractères auxquels on peut reconnaître les inscriptions faus-
ses et les vraies. »      v
   Il n'est pas si facile que le croit M. Allmer de reconnaître une
inscription fausse ; comme il faut un certain degré d'intelligence
pour falsifier une inscription, il en résulte qu'une inscription très-
authentique peut être irrégulière, tandis qu'une autre fabriquée
par un faussaire peut être très-conforme aux règles de l'épigra-
phie. Ainsi l'inscription très-authentique de Pompeianus tribun
militaire, connue de tous les epigraphistes lyonnais, et qui est
de la même époque que celle d'Albigny, est tellement- défec-
tueuse que si on la jugeait à première vue et sans la discuter, on
pourrait la croire fausse. Quant au texte de la légende de l'ins-
cription d'Albigny on n'a point de comparaison pour pouvoir la
discuter; on ne peut pas d'ailleurs, appliquer rigoureusement les
règles de l'épigraphie à ce monument qui a dû être élevé précipi-
tamment sur le champ de bataille, selon l'usage de Rome, après
une victoire remportée par Albin, au milieu d'une lutte sanglan-
te qui n'était pas encore arrivée à son dénouement.
    Parmi les arguments que j'ai produits pour soutenir l'authenti-
cité de l'inscription d'AlbignyJe pourrais encore ajouter celui-ci :
    Dans l'inscription d'Albigny la lettre A affecte une forme par-
ticulière ; elle est surmontée d'un trait horizontal terminé par
un crochet ; quatre médailles relatives aussi à la victoire d'Albin
présentent cette même forme de lettre qu'on voit quelquefois sur
d'autres inscriptions, comme l'affirme Menestrier, mais qui était
cependant fort peu usitée. Or M. de Boze est le premier qui ait
fait mention de ces médailles et les ait décrites en 1705; il fau-
drait donc supposer que le prétendu faussaire qui aurait composé
l'inscription d'Albigny aurait eu connaisance de ces médailles
ignorées de tout le monde jusqu'en 1705, en supposant même