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88                    TRAITRE 00 HÉROS?

i! me conduira, sans résistance aucune, et régler tous mes
mouvements sur son seul bon plaisir. Que je meure de sa
main si je cherche à lui échapper, et Dieu perde mon âme
si j'invoque son saint nom en vain, en le prenant ici à témoin
de mon serment ! »
    Cela dit, comme Ulloa il baisa ses pouces.
    « — A présent, Salvador Ulloa, continua-l-il, fais, à
tout besoin, ta dernière prière et liens ton âme prèle. Au
serment que lu viens d'enlendre j'ajoute celui-ci, écoute-le
bien : Je jure que si le sort te donne à moi je te tue à l'ins-
tant.
    — « C'est convenu, » répondit, Ulloa.
    Tous les deux restèrent encore à genoux quelques secondes,
recueillis et en silence, puis ils firent le signe de la croix et
se levèrent.
    Ulloa déposa les armes dont il était porteur sur la pierre
où il s'en était saisi. Cela fait, il s'éloigna du dépôt de ma-
nière à ce que ce dépôt partageât la dislance entre Malipierri
et lui, et se plaça en face du bandit.
    On était au milieu du jour, à cette heure accablante où
tout se lait; autour d'eux régnait la solitude la plus com-
plète, aucun bruit ne troublait le silence de ses profondeurs.
Ils n'avaient pour témoins que le désert et le ciel de feu se
déroulant au-dessus des grandes cimes qui formaient l'en-
ceinle de l-'étroite et sauvage arène où ils allaient jouer
leur vie. Un aigle seul, perdu dans l'espace, y jetait de
temps à autre son cri sinistre.
    Ulloa prit son chapelet, le porta à ses lèvres, et après en
avoir délaché la médaille convenue — « Nos deux vies, dit-il,
sont maintenant entre les mains de Dieu ; que sa justice
prononce et que sa volonté s'accomplisse !
    — « Amen, répondit Ephisio ! »
    Ulloa lança alors la médaille en l'air.