page suivante »
TRAITRE OU HÉROS? 57
sur le salut de nos âmes, que rien ne nous fera manquer
eux engagements que nous allons prendre ici devant lui. »
Tous les deux se mirent alors à genoux, en face l'un de
l'autre, chacun ayant croisé ses pouces et les tenant ainsi
disposés à la hauteur de la poitrine, comme s'il y eût tenu
un crucifix. •
UUoa commença :
« Je jure ici devant Dieu et en présence de la très-sainte
vierge Marie, de saint Joseph et de tous les vaillants soldats
admis au ciel, et parmi lesquels j'espère trouver une place Un
jour, que si, en retombant sur le sol, la médaille que je vais
lancer enl'airamène la face où se trouveieprésentéela chapelle
des apôtres saint Pierre et saint Paul, à Rome, moi, Salvador
Ulloa, consens à devenir immédiatement, de ma personne,
la propriété d'Ephisio Malipierri ici présent, lequel (mon
âme réservée pour n'appartenir qu'à Dieu) restera maître de
mon corps et en disposera sans aucune opposition ou défense
de ma part. Et puissé-je être à jamais déshérité de la vue
de mon Sauveur et ne trouver en lui qu'un juge implacable
si j'en agis autrement que je le promets ici sur cette image
de sa sainte croix ! »
Et il baisa respectueusement la croix figurée par ses
pouces.
Ephisio prit la parole à son tour :
« Je jure ici devant Dieu, sa sainte Mère et tout son saint
paradis, (où puisse—t-il m'admettre un jour malgré mes
péchés, comme m'ayant racheté au prix de son sang, ma
seule espérance,) que si la médaille que va lancer en l'air
Salvador Ulloa, amène en tombant l'image du bienheureux
saint Paul (puisse ce grand saint me venir en aide !) je livrerai
immédiatement ma personne à ce môme Ulloa, pour qu'elle
lui appartienne de fait et de droit, et que ma vie ici-bas ne
soit plus qu'un effet de sa volonté. Je promets marcher ou