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34                HÔTEL DE LUXEMBOURG, A VAISE.

 commodes par l'adresse des tireurs qui défendaient la place, fit
 un appel aux chevaliers de l'arquebuse des villes voisines. La
 compagnie de Lyon envoya plusieurs de ses membres, et ce fut
 l'un d'eux qui tua un tireur ennemi, embusqué dans un clocher
 de la ville, et dont les coups assurés avaient fait éprouver de
 grandes pertes au corps des officiers. Il faut remarquer qu'à celte
 époque il n'existait officiellement qu'une seule compagnie de
 chevaliers de l'arquebuse. Elle se perpétua jusqu'à l'époque de
 la Révolution, et elle avait son siège à l'hôtel de la Butte, au-
 dessous du fort Saint-Jean. M. Rolle nous apprend que ce fut en
 1663 que la compagnie alla occuper, sous les auspices du consu-
 lat, l'emplacement susdit.
    On trouve des titres de l'année 1609, par lesquels il paraît que
 la maison de la Butte, située près du boulevard Saint-Jean,
 territoire de Pierre-Aigle, a été bâtie aux frais de la ville, et que
 le consulat a payé pour sa construction la somme de 29,148 liv.
 Une ordonnance consulaire du 17 août 1735 porte que la com-
 pagnie ne pourra être composée que de quarante personnes, y
 compris les officiers, et pour assurer à perpétuité ledit établisse-
 ment, le consulat accorde à la compagnie la jouissance du terrain
joignant les greniers d'abondance (1), dans l'ancien emplacement
 de la Butte, avec la faculté d'y faire telles constructions qu'elle
jugera à propos et à ses frais, sans qu'elle puisse être expulsée
qu'en la dédommageant.
   Une délibération consulaire du 15 mai 1736 accorde aux
chevaliers de l'arquebuse le maintien de la jouissance de l'empla-
cement sus-désigné, pour y construire un bâtiment destiné à
leurs réunions, plus une somme de 300 livres par année, pendant
vingt ans. Enfin, le 4 mai 1784, le consulat vendit à la compagnie
la propriété de la Butte et dépendances, moyennant 30,000 liv.
(Arch. hist., 8, p. 412).
   Les chevaliers tireurs de la Butte ayant donc construit un
hôtel, furent obligés de faire un emprunt en 1741. En 1750 et

  (1) Les greniers d'abondance, caserne actuelle de Serin, furent construits
en 1728.