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                     DE M. SEUVAN DE SUGNY.                         487
        Verseront dans leur âme un précieux calmant.
          -En reposant à l'ombre des grands chênes,
        Ils sentiront bientôt de leurs brillantes chaînes
              Le poids devenir plus léger -,
        Et, nouveaux Bajazets, leur ardeur inquiète
        S'apaisera salis doute au son de la musette
             De quelque insoucieux berger.
                        (Le Pays de Gex. — Gerbe littéraire, p. 73-4.)
   C'est là que la mort est venue visifer notre confrère, sinon
plein de jours, du moins plein de fructueuses études et de
sentiments de résignation et de foi. Une expression de
sérénité resplendissait encore sur cette physionomie si
bienveillante, longtemps après que la dernière heure avait
sonné. C'était comme une prolongation accordée pour les
suprêmes adieux. On eût dit l'extase d'un de ces pieux
solitaires de l'Arye, qui se retiraient loin du monde, s'en
remettant à la Providence de leur vie matérielle, et qui,
au milieu du silence et de la prière, s'abîmaient dans la
contemplation de la Divinité, pour s'absorber finalement en
elle. Ainsi vous avez sans doute fait, excellent confrère,
et la meilleure partie de vous, celle qui enfantait ces Å“uvres
que vous nous laissez pour modèles et pour consolation,
s'est envolée vers ces demeures éternelles où s'accomplit la
fusion suprême des races, loin des dissentiments d'intérêt,
de coutumes et de langage, et au sein desquelles, c'est le
vœu que nous formons, comme le vieux père d'Yaznadate,
vous ne nous oublierez pas :
                Tàn lokàn raad' anudyâtô
                yâhi, tu pitar, çàçwatàn.
            (Valmiki, Ramaïde, — Yajna-datta-bâdo pàkyânam, si. 85).
        Ilosce locos, praeses, nostrî ! memor,ito perennes.
        Pars, sans nous oublier, pour ce monde meilleur !
        Monte... au divin séjour de l'éternel bonheur.
               (Trad. de Guerrier de Dumast. Fleurs de l'Inde, p. 60).

                                        Gaspard BELLIN.