Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                    DE M. SERVAIS DE SUGNY.                   48S

 vitales, comme celle qui nous ravit Gre'gorj dans la maturité
 de l'âge, furent plus fortes que les inspirations du devoir,
 que les attraits d'une dignité académique nouvelle. Les
 bocages de Cessy, qui avaient abrité son activité et retenti
 de ses accents, devaient retenir leur hôte plus longtemps
 que d'habitude, et le protéger de leur salutaire ombrage, et
 lorsque, sur la fin de l'été, il revoyait la grande ville, où la
 rigueur de la destinée ne voulait pas qu'il s'inslallât solide-
 ment jamais, c'était pour demander des secours a l'art
 médical et fuir en toute hâte vers les montagnes du Dau-
 phiné, où les eaux thermales allaient être impuissantes à
 rétablir l'équilibre que le mal faisait pencher chaque jour
 de son côté. Tout portait donc à pressentir l'imminence d'une
 catastrophe, et il ne devait plus nous être donné d'entendre
 cette voix puissante, qui nous avait fait ses adieux, le
 26 mai 1858, dans la traduction de quelques pièces échappées
 a la muse des poètes couronnés du Céleste-Empire. Nous
 devions rester sous l'impression de ces nouveautés exo-
tiques : dans la vie académique de notre président sortant,
le talent et l'activité ne connurent pas de lacune, et il
n'était réservé a aucune production faible de trahir cette
dégénérescence qui avertit, quelquefois trop tard, l'écri-
vain de songer à la retraite. Heureuse compensation,
qui pourrait jusqu'à un certain point adoucir ce qu'il y a
de cruel dans cette fin prématurée, venant interrompre
tout a coup un labeur utile, qui ne demandait plus que
quelques années, pour voir resplendir le couronnement, au
sommet de l'édifice. Mais que parlé-je d'oeuvre inachevée ? La
liste des publications de notre confrère ne suffit-elle pas a
fonder solidement sa réputation et a recommander son nom
à la mémoire de la postérité? Quelques pages de plus,
quelques distinctions nouvelles n'auraient rien ajouté a ses
titres ; quelques années de plus n'auraient pas permis de