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                   DE M. SERVAIS DE SUGNY.

           Lorsque le destin nous accable,
           A quoi sert, hélas ! de gémir ?
           Le monde est toujours implacable.
           Mon âme, il est temps de partir.

           Qu'ils s'attachent à l'existence,
           Ceux à qui sourit l'avenir,
           Mais moi, je n'ai plus d'espérance.
           Mon âme, il est temps de partir.

           Aucun dévoûment ne demeure
           Où le malheur se fait sentir :
           On rit, on boit, quand moi je pleure.
           Mon âme, il est temps de partir. — P. 237-8.

   Tant de travaux recommandâmes à divers titres dési-
gnaient sans doute M. Servan de Sugny à la distinction que
plusieurs d'entre nous ont obtenue, et qui, dans les régions
de la science et des lettres en provjnce, doit être l'indice
d'un mérite éminent qu'il n'est pas possible de méconnaître,
sans trop d'endurcissement et d'injustice. Cette récompense
était due a notre confrère, comme elle est due, sans faveur,
aux hommes qui illustrent leur pays par des découvertes ou
d'importantes publications, et le temps seulement a manqué
pour lui décerner cet insigne honorable qu'un prince infidèle
s'est empressé de lui conférer, sur la demande de M. Thou-
venel, ambassadeur de France h Constantinople. L'ordre
du Medjidié est donc venu apprendre aux concitoyens de
M. Servan de- Sugny que son nom était prononcé avec éloge
sur les rives du Bosphore, comme plus tard a la cour de
Berlin. Le roi Frédéric-Guillaume IV de Prusse, sanscri-
tiste lui-même éminent et protecteur de François Bopp,
auteur de la grammaire de l'antique langue des Védas, ac-
cueillait avec bienveillance la Muse ottomane, et écrivait de
sa propre main, à notre confrère, une lettre, pour lui
exprimer l'intérêt tout particulier que lui avait inspiré cet